15 février 2007
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Ségolène Royal a décidé de mettre de la couleur dans la campagne. Et de se couper des codes classiques usités par le parti socialiste avec lequel elle est dans une certaine mesure, et à sa façon, en "rupture". L'évolution de son rapport aux militans lors de prises de parole est troublant à cet égard. Tant qu'elle est dans la mise en oeuvre et l'explicitation de sa méthode, les forums participatifs, sa nouvelle démocratie, Royal est au centre de l'arène. Ensuite, on la voit de moins en moins dans cete posture. Le choix maladroit du blanc correspond plutôt semble-t-il à ses déplacements internationaux.
En meeting à Marseille, sur un mode plus militant, si la rose disparaît, le rose est de retour, apparaissent les tailleurs aux tons pastels, en l'occurence souvent le crème, lequel tient à nouveau la corde. On le retrouvera lors du meeting du lancement de sa campagne et de ses 100 propositions. "Pour nous, c'est elle." Le ton est celui du militant. On rassemble son camp, c'est la logique du premier tour, quand le poids lourd de l'UMP fait déjà une campagne de second tour.
La photo parle d'elle-même, Royal a donné de l'énergie à sa campagne, la gestuelle est plus "virile", même si la musicalité hachée et descendante donnée aux phrases pose à mon sens toujours problème. Plus étonnant est à la fois l'abandon complet de la rose, mais aussi le choix du bleu, certes clair, mais souvent apanage des partis de droite. Un ami canadien en visite en France serait sans doute dans la confusion à entendre Sarkozy s'adresser aux travailleurs, arpenter Rungis ou encore se confronter aux ouvriers, tandis que la candidate s'expose sur fond bleu. Lequel mettrait-il à droite et à gauche, juste sur un flash ou en grapillant une phrase au hasard ? Lire à cet égard la symbolique du bleu sur le site de L'Express, par l'historien anthropologue Michel Pastoureau, spécialiste international de cette question (si, si !), qui a écrit Bleu, histoire d'une couleur, au Seuil, et Les Couleurs de notre temps, Editions Bonneton). En tout cas, les politiques pensent à tout dans leur communication politique, ce ne sont pas des bleus...
Published by SB
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Présidentielle 2007